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Valverde sort de la brume .

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Météo dantesque
Pluie et brouillard s'invitent sur la route du Tour dès les premiers hectomètres de l'ascension du col de Mente. Contraste saisissant avec la journée solaire de la veille. Le puissant Boasson-Hagen, champion de Norvège, essore le peloton qui se retrouve réduit à une trentaine de coureurs et fait la jonction avec l'échappée matinale. Jerôme Coppel est lâché, tout comme Peter Sagan, escorté par un garde du corps Liquigas. Zubeldia, 5ème au général, craque également. Le leader de la Radioshack va faire l'élastique pendant toute l'étape. Si on connait le podium, le Top 10 risque d'être sérieusement perturbé aujourd'hui. Dans les montagnes qui tutoient son pays, Valverde montre son dossard et veut une victoire d'étape dans son tableau de chasse. Un succès qui illuminerait son Tour. À l'avant, Kessiakoff n'abdique pas. Dans la lutte aux pois, le grimpeur d'Astana s'extirpe du peloton à un kilomètre du sommet. Attentif, Voeckler contre-attaque et le devance sous la bannière Carrefour.

Nibali fait révérence
La descente est dangereuse. La chaussée glissante et la brume empêchent d'anticiper les méandres de la route. Les coureurs sont donc très prudents. Pas Nibali. Il méprise les risques et les conditions effrayantes pour rattraper le groupe de tête constitué de bons grimpeurs : Valverde, Da Costa, Casar, Voeckler, Péraud, Martinez et Kessiakoff. Le Sicilien veut l'étape : « J'ai envie de viser la victoire d'étape à Peyragudes, je vais essayer ». Mais Vincenzo est trop dangereux au général. Et les fuyards reprochent au Requin de tuer l'échappée. Convaincu par Valverde, Nibali lâche l'affaire et laisse filer les fuyards. Il y a des règles non écrites qui régissent le peloton. Le Squale redoute de devoir organiser une équipée pendant 100 km. Logiquement, la Sky se relève et des coureurs partent en chasse-patate dont Vinokourov, Weening, Lepheimer et Sorënsen. Désormais la Liquigas fait le taff et mène la meute. Au moins, Nibali a montré sa volonté de croiser le fer avec les Britanniques même s'il s'est un peu précipité. Première sommation pense t-on alors.

Voeckler, sprinteur montagnard
Entre le col de Mente et le port de Balès, tous les coureurs distancés reviennent dans le troupeau. En tête, Thomas Voeckler fait toujours le spectacle dans les Pyrénées et passe en tête du col des Ares en battant à la pédale le pauvre Kessiakoff, volontaire mais limité. Et dans la descente, Sorensen chute et s'esquinte le côté droit. À mi-course, les poursuivants rejoignent le groupe des 7. Ils sont maintenant 17 coureurs à l'avant avec trois minutes d'avance. Les supporters basques, tout d'orange vêtus, balisent le bord la route et se font de plus en plus nombreux. L'Euskaltel compte trois hommes dans l'échappée : Azanza, Izaguirre et Martinez. Voeckler continue de sprinter au sommet des montagnes. Sept cols de suite franchis en tête depuis hier. Bluffant.

L'Espagne rentre au port
C'est sur ces pentes qu'Andy Schleck avait connu un problème de dérailleur qui a permis à Contador de s'emparer de la tunique lumineuse. Episode devenu polémique. Dans le peloton, la Katusha aide l'équipe italienne pour ouvrir la voie à son leader, Menchov, qui veut sauver sa course avec un bouquet de fleurs. Espoir rapidement éteint par le travail de sape de l'écurie transalpine. Dans le port de Balès, les Espagnols, Azanza, Izaguirre et Plaza et le Français, Kadri, font le trou avec les hommes de tête. Mais Plaza se gare pour attendre Valverde. Stratégie confuse chez Movistar alors que la collaboration est bien huilée au sein du trio qui devient bientôt un duo avec la défaillance d'Azanza. Le prometteur coureur d'Ag2r La Mondiale impressionne dans l'ascension et le jeune Izaguirre de l'Euskaltel s'accroche. Ils sont rejoints par Lepheimer, Valverde, Martinez et Rui Costa. Immédiatement après la jonction, le grimpeur portugais part seul. C'est en fait un éclaireur qui va servir de point d'appui à Valverde. Mais le lieutenant est oxydé par l'effort et le Murcian le dépose pour s'envoler, en solitaire, vers le sommet du Port avec la ligne d'arrivée dans le viseur. Kessiakoff et Voeckler continuent de se chamailler comme des gamines pour les pois.

Liquigas Express
Ce n'est plus un train bleu et noir mais une locomotive verte qui emmène dans son sillage le groupe Maillot Jaune. Une attaque du shark se prépare et la Sky s'inquiète. Le port de Balès, sous l'impulsion de la Liquigas-Cannondale, fait le tri : Cavendish, Sagan, Millar, Gilbert, Vandevelde sautent. Il ne reste plus qu'une vingtaine de costauds. La descente étroite et technique du Port de Balès effraient les coureurs survivants. Nibali, qui rêve de l'étape, fait rouler ses hommes et Basso retrouve ses gambettes de la grande époque. À l'avant Costa a perdu de sa lucidité et fait une sortie de piste, sans gravité alors que lentement, la petite troupe Maillot Jaune avale des poursuivants, épuisés, qui commencent à zigzaguer sur l'asphalte.

Le duo de la Sky fait sensation
Comme d'hab maintenant, Cadel Evans lâche, il résiste courageusement et accompagne Christophe Kern. Désormais, plus aucun coureur ne sépare les 15 qui composent le groupe en chasse de Valverde. Mais ça ne dure pas longtemps. Jürgen Van Den Broeck met le feu aux poudres, Pierre Roland prend sa roue. Thibaut Pinot a des jambes de feu et enroule un gros braquet. Les cadors font l'effort. Mais Froome se réveille et imprime un rythme soutenu. Les chefs sont largués, petit à petit. Les jumeaux Froome-Wiggins lessivent les favoris. Et Froomdog se met au niveau de son leader. VDB, Nibali, Rolland, Tejay Van Garderen sont abasourdis par le coup de massue des Sky. Seul Pinot s'accroche, comme un grand. L'écart fond comme glace au soleil : 30'' à la flamme rouge. Mais les difficultés relatives de Wiggins permettent à Valverde de conserver 17'' d'avance lorsqu'il brise la ligne blanche. Enfin un Espagnol sur ce tour 2012...

Par Théophile Leroy

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