Xipamide, ce mot est désormais sur toutes les lèvres. C'est le nom du produit retrouvé dans l'organisme du grand frère d'Andy suite à un contrôle antidopage le 14 juillet. À l'insu de son plein gré ? C'est en tout cas sa ligne de défense. « Je conteste formellement avoir pris une quelconque substance interdite. Je ne peux dès lors m'expliquer le résultat du contrôle et j'insiste par conséquent à voir effectuer un contrôle du flacon B, qui est de droit. Si cette analyse devait confirmer le premier résultat, plainte sera déposée contre inconnu pour empoisonnement ». Le moins que l'on puisse dire, c'est que Fränk a bien appris de Contador. L'Espagnol déclarait avoir été intoxiqué par un steak suite à des traces de clenbutérol dans ses échantillons. C'est un coup dur pour la Radioshack qui visait le classement par équipes et qui perd son chef. On sent même poindre chez d'anciens coureurs, comme Luc Leblanc, l'idée d'une théorie du complot. En effet, pas d'accord avec ses dirigeants pour courir le Giro ce printemps, Fränk se retrouve isolé au sein de l'écurie américaine. Et le scénario d'un empoisonnement par la Radioshack est certes hitchcokien mais envisagé. C'est en tout cas révélateur de la situation chaotique au sein de l'équipe de Bruyneel pour qu'une telle hypothèse soit considérée. Douzième au général, Frankie n'a jamais pesé sur la course mais a réussi à suivre les meilleurs en montagne sans pour autant limiter la casse en contre-la-montre.
Pau, ville maudite
Produit méconnu qui soigne officiellement les oedèmes, le Xipamide a également pour vertu d'effacer les traces laissées par certains produits dopants ou de masquer des transfusions sanguines. Ce n'est donc pas à proprement parler un produit dopant. D'ailleurs, en 2011, le coureur russe Kolobnev avait également été attrapé par la patrouille puis blanchi pour un diurétique retrouvé dans ses flacons. Interdit à la vente depuis 2006 au Luxembourg et en France, le Xipamide est absent de la pharmacie de l'équipe ricaine. Schleck a dû donc se débrouiller pour obtenir ce produit. Malaise. Hier, les experts du laboratoire de Châtenay-Malabry ont fait savoir à l'UCI qu'un cas « anormal » était décelé pour le dossard 11. L'organe a immédiatement réagi en envoyant un responsable à l'hôtel de la Radioshack pour en informer le coureur. La suite ? Elle est désormais habituelle. Immédiatement, le Luxembourgeois s'est retiré volontairement de la course pour préparer sa défense et s'est rendu de lui-même à l'Hôtel de Police de Pau vers 21 heures, pour ensuite être dirigé vers les services compétents de la gendarmerie, l'OCLAESP (Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique). La ville de Pau est habituée de ce genre d'affaires. C'est ici que Contador avait dévoré son steak à la clenbutérol en 2010 et que Rasmussen avait été arrêté trois ans plus tôt. Pau, ville maudite pour les organisateurs du Tour.
« Sur ma vie et ma famille »
Schleck n'en est pas à son premier coup d'essai. Son nom, cité dans l'affaire Puerto en 2006 pour une sombre histoire de transfert d'argent sur le compte du sulfureux Eufemiano Fuentes, sera finalement blanchi car un virement bancaire n'est pas suffisant pour prouver le dopage. Pendant le Tour 2008, la voiture du père Schleck, Johnny, ancien équipier d'Ocana, est fouillée par la douane pour trouver des produits interdits. Sans résultat. Johnny déclare alors : « Pourquoi j'aurais des produits interdits ? Mes fils sont propres, avec tous les contrôles qu'ils font, comment cela serait possible qu'ils ne soient pas propres ? ». Le grimpeur a fréquenté deux des directeurs sportifs les plus controversés, Bjarne Riis à la CSC/Saxo Bank, et Johan Bruyneel à la Radioshack/Leopard. Ce dernier, manager d'Armstrong et son US Postal, est mis en cause par l'USADA, l'agence antidopage américaine. Si les suspicions sont lourdes, attendons de voir l'analyse de l'échantillon B. La fratrie luxembourgeoise est désormais en mauvaise posture. Elle a fait rêver les amoureux du Tour. Andy le surdoué nonchalant et Fränk le grimpeur romantique. Tous deux sur le podium 2011. La photo est belle. Mais leur image est maintenant sérieusement ternie et écornée. Andy qui a déclaré forfait pour le Tour, victime d'une chute sur le Dauphiné, jure : « Sur ma vie et sur ma famille, je suis sûr qu'il n'a rien pris ». Attention, croiser ne compte pas.
Par Théophile Leroy
Pau, ville maudite
Produit méconnu qui soigne officiellement les oedèmes, le Xipamide a également pour vertu d'effacer les traces laissées par certains produits dopants ou de masquer des transfusions sanguines. Ce n'est donc pas à proprement parler un produit dopant. D'ailleurs, en 2011, le coureur russe Kolobnev avait également été attrapé par la patrouille puis blanchi pour un diurétique retrouvé dans ses flacons. Interdit à la vente depuis 2006 au Luxembourg et en France, le Xipamide est absent de la pharmacie de l'équipe ricaine. Schleck a dû donc se débrouiller pour obtenir ce produit. Malaise. Hier, les experts du laboratoire de Châtenay-Malabry ont fait savoir à l'UCI qu'un cas « anormal » était décelé pour le dossard 11. L'organe a immédiatement réagi en envoyant un responsable à l'hôtel de la Radioshack pour en informer le coureur. La suite ? Elle est désormais habituelle. Immédiatement, le Luxembourgeois s'est retiré volontairement de la course pour préparer sa défense et s'est rendu de lui-même à l'Hôtel de Police de Pau vers 21 heures, pour ensuite être dirigé vers les services compétents de la gendarmerie, l'OCLAESP (Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique). La ville de Pau est habituée de ce genre d'affaires. C'est ici que Contador avait dévoré son steak à la clenbutérol en 2010 et que Rasmussen avait été arrêté trois ans plus tôt. Pau, ville maudite pour les organisateurs du Tour.
« Sur ma vie et ma famille »
Schleck n'en est pas à son premier coup d'essai. Son nom, cité dans l'affaire Puerto en 2006 pour une sombre histoire de transfert d'argent sur le compte du sulfureux Eufemiano Fuentes, sera finalement blanchi car un virement bancaire n'est pas suffisant pour prouver le dopage. Pendant le Tour 2008, la voiture du père Schleck, Johnny, ancien équipier d'Ocana, est fouillée par la douane pour trouver des produits interdits. Sans résultat. Johnny déclare alors : « Pourquoi j'aurais des produits interdits ? Mes fils sont propres, avec tous les contrôles qu'ils font, comment cela serait possible qu'ils ne soient pas propres ? ». Le grimpeur a fréquenté deux des directeurs sportifs les plus controversés, Bjarne Riis à la CSC/Saxo Bank, et Johan Bruyneel à la Radioshack/Leopard. Ce dernier, manager d'Armstrong et son US Postal, est mis en cause par l'USADA, l'agence antidopage américaine. Si les suspicions sont lourdes, attendons de voir l'analyse de l'échantillon B. La fratrie luxembourgeoise est désormais en mauvaise posture. Elle a fait rêver les amoureux du Tour. Andy le surdoué nonchalant et Fränk le grimpeur romantique. Tous deux sur le podium 2011. La photo est belle. Mais leur image est maintenant sérieusement ternie et écornée. Andy qui a déclaré forfait pour le Tour, victime d'une chute sur le Dauphiné, jure : « Sur ma vie et sur ma famille, je suis sûr qu'il n'a rien pris ». Attention, croiser ne compte pas.
Par Théophile Leroy