« Historico para Colombia. Solido. Fuerte. Hoy dia de Iiiiiiiiiindependencia. » Pacho Benitez, le commentateur de Radio Caracol, est au bord de l'infarctus et demande à la régie d'envoyer l'hymne national sur lequel il commente les cinq cent derniers mètres du grimpeur colombien, qui vient de déposer Christopher Froome et Purito Rodriguez. « Quelle différence. Que retentisse notre hymne national. Jour de la Patrie, 20 Juillet, qu'est-ce que c'est grand pour la Colombie ! Notre Nairo Quintana, celui de Colombie, va arriver. Il a fondu Froome. La Colombie est revenue semer le drapeau national sur le Tour. Merci Dieu de l'Univers. » Avec 16 secondes d'avance sur Purito, 28 sur le maillot jaune et surtout 2 minutes 27 sur Contador, Quintana s'impose en haut du Semnoz, emportant la dernière étape de montagne et soufflant la deuxième place du classement général au Pistolero. Une victoire qui vient couronner le message clair envoyé par les Movistar, en tête du peloton la majorité de la journée : ce 20 juillet, jour de fête nationale en Colombie, où le vélo est roi et où l'on ferme les rues de Bogota pour rouler le dimanche, devait être celui de Nairo Quintana.
Tejay Van Garderen agoraphobe
Alors forcément, dans l'échappée du jour, qui ne prendra jamais plus de 3 minutes 30 sur le peloton, on se bat pour autre chose. Christophe Riblon pour être le super-combatif, Pierre Rolland, encore une fois devant, pour le maillot à pois, Jens Voigt et ses bientôt 42 ans, contre le temps. Pendant que le Français d'Europcar met des coups d'épaule à un Igor Anton qui a l'outrecuidance de lui disputer les sprints au sommet, Voigt part seul devant alors que Tejay Van Garderen, de toute évidence agoraphobe, sort avec Philippe Gilbert pour rejoindre les échappés. Personne n'y croit vraiment, mais le vélo est le sport de l'inutile et de la souffrance : Voigt risque l'AVC dans les premières pentes du très exigeant Semnoz, alors que le groupe maillot jaune se précipite dangereusement sur lui.
Froome en danseuse, une première
Christopher Froome, le « cannibale des temps modernes » selon un Thierry Adam qui arrive dans cette fin de Tour dans le même état que Cadel Evans, a en effet envoyé ses soldats durcir un rythme déjà infernal. On est à quinze kilomètres de l'arrivée, les Movistar et les Sky jouent à celui qui a la plus grosse et se battent pour mener le peloton alors que Cri-cri et Richie se caressent en pleine ascension. A 8 kilomètres du sommet, Purito Rodriguez, très à l'aise dans les pourcentages élevés du Semnoz, attaque et emmène dans sa roue Nairo Quintana. Christopher Froome, lui, laisse filer, prend quinze mètres de retard, regarde Contador et tente un coup de folie : il se met en danseuse. Et sprinte dans des pentes à plus de 10 %. Froome a beau se faire cracher dessus, éveiller les soupçons des hypocrites et affoler les mathématiciens fous des watts, l'élégance n'est pas une construction, c'est une attitude. A nouveau à l'attaque au kilomètre, et en danseuse pour les puristes, Grand corps malade se fait reprendre par Purito et Quintana mais termine son Tour avec classe. Si le noble objectif nourri par les organisateurs de préserver la possibilité d'un grand retournement en claquant de la montagne la veille de l'arrivée à Paris n'aura pas lieu, la fin est belle. Purito et Quintana grimpent sur le podium, Contador et les Saxo sombrent et l'immense Colombien rafle le maillot à pois. « Merci Dieu de l'Univers. »
Par Pierre Boisson
Tejay Van Garderen agoraphobe
Alors forcément, dans l'échappée du jour, qui ne prendra jamais plus de 3 minutes 30 sur le peloton, on se bat pour autre chose. Christophe Riblon pour être le super-combatif, Pierre Rolland, encore une fois devant, pour le maillot à pois, Jens Voigt et ses bientôt 42 ans, contre le temps. Pendant que le Français d'Europcar met des coups d'épaule à un Igor Anton qui a l'outrecuidance de lui disputer les sprints au sommet, Voigt part seul devant alors que Tejay Van Garderen, de toute évidence agoraphobe, sort avec Philippe Gilbert pour rejoindre les échappés. Personne n'y croit vraiment, mais le vélo est le sport de l'inutile et de la souffrance : Voigt risque l'AVC dans les premières pentes du très exigeant Semnoz, alors que le groupe maillot jaune se précipite dangereusement sur lui.
Froome en danseuse, une première
Christopher Froome, le « cannibale des temps modernes » selon un Thierry Adam qui arrive dans cette fin de Tour dans le même état que Cadel Evans, a en effet envoyé ses soldats durcir un rythme déjà infernal. On est à quinze kilomètres de l'arrivée, les Movistar et les Sky jouent à celui qui a la plus grosse et se battent pour mener le peloton alors que Cri-cri et Richie se caressent en pleine ascension. A 8 kilomètres du sommet, Purito Rodriguez, très à l'aise dans les pourcentages élevés du Semnoz, attaque et emmène dans sa roue Nairo Quintana. Christopher Froome, lui, laisse filer, prend quinze mètres de retard, regarde Contador et tente un coup de folie : il se met en danseuse. Et sprinte dans des pentes à plus de 10 %. Froome a beau se faire cracher dessus, éveiller les soupçons des hypocrites et affoler les mathématiciens fous des watts, l'élégance n'est pas une construction, c'est une attitude. A nouveau à l'attaque au kilomètre, et en danseuse pour les puristes, Grand corps malade se fait reprendre par Purito et Quintana mais termine son Tour avec classe. Si le noble objectif nourri par les organisateurs de préserver la possibilité d'un grand retournement en claquant de la montagne la veille de l'arrivée à Paris n'aura pas lieu, la fin est belle. Purito et Quintana grimpent sur le podium, Contador et les Saxo sombrent et l'immense Colombien rafle le maillot à pois. « Merci Dieu de l'Univers. »
Par Pierre Boisson