Une étape aérienne se dessine pour le peloton. La route file vers le sud de l'île, vers Ajaccio et déjà, les premiers cols se profilent sur l'horizon corse. Et, sous le soleil méditerranéen, les cyclistes s'élancent de Bastia pour s'attaquer au massif corse et son maquis. Alors que Marcel Kittel et sa bande paradent dans les rues d'Ajaccio, Jérôme Pineau, porte-voix des coureurs, discute avec Prudhomme et exprime un mécontentement formel suite au report de l'arrivée hier.
Marc Madiot, lui, n'a pas attendu ces plates protestations pour monter au créneau et envoyer un scud au président du jury des commissaires, Tortajada Villarroya : « Quand nous, les équipes, on commet des fautes, on nous met des prunes. Quand les coureurs se mettent des coups de casque, on les fout dehors. Que le président du jury en tire les conséquences. Cet Espagnol n'a qu'à rentrer chez lui ». Premier jour, première polémique...
Mais la course continue et « l'Espagnol » est toujours là. Tony Martin aussi. Victime d'une lourde chute, sa présence ce matin était compromise. La locomotive allemande de l'Omega Pharma va tenter de franchir les montagnes corses pour aider son écurie lors du contre-la-montre par équipe à Nice. Mais Tony va souffrir sur l'asphalte enflammée des routes du sud...
Dès le km 0, les attaques fusent. Un quatuor de fuyards parvient à larguer un peloton lancinant. David Veilleux (Europcar), Blel Kadri (AG2R-La Mondiale), Ruben Perez (Euskaltel-Euskadi) et Lars Boom (Belkin) jouent les éclaireurs au cur du territoire corse. L'échappée matinale travaille avec efficacité mais n'arrivent pas à creuser un écart significatif.
Dans le col de la Serra, les coureurs s'éparpillent. Le maillot jaune, Kittel, craque dès que la pente prend du pourcentage. En fait, tous les maillots distinctifs lâchent l'affaire. Et pour cause, la FDJ passe la seconde et durcit le rythme ; stratégie qui vise à dégraisser le peloton et à asseoir l'autorité de Thibaut Pinot. Cette accélération met un terme à la tentative de Thomas Voeckler, parti en chasse-patate quelques hectomètres plus tôt. Devant, Blel Kadri fausse compagnie à ses compagnons d'échappée et continue seul son périple.
Au sein de la meute, Pierre Rolland part comme une fusée à 70 km de l'arrivée, à la Andy Schleck dans l'Izoard. Les pulsations imprimées par la tête du peloton ne lui conviennent plus. Il se met en danseuse à un kilomètre du sommet du col de Vizzavona et dépose le combatif du jour, Blel Kadri. Mais la Cannondale sonne la fin de la récré et se déploie en file indienne pour revenir sur les fuyards. Les visages se crispent, les coups de pédale se font plus incisifs, la tension monte. Ça sent l'arrivée. Et Pierre Rolland l'a bien compris, il préfère se relever plutôt que d'insister. N'est pas Schleck qui veut.
Désormais, plus aucun coureur ne se tient entre le peloton et la ligne d'arrivée. Macej Bodnar, lieutenant de Peter Sagan, avale les kilomètres en tête de meute à une vitesse impressionnante. Les écuries préparent le final de l'étape en remontant leur leader à l'avant. Tout le monde est là ; Froome, Porte, Evans, Cunego, Contador, Gilbert. Boasson-Hagen, Mollema, Valverde...
Dans le Monte Salario, les Skymen tentent de contrôler les velléités des puncheurs avec leur rouleur Vasil Kiryienka qui imprime le tempo. Flecha et Gautier essaient de s'extirper du groupe mais Richie Porte et la Sky parviennent à ravaler ces deux coureurs. Et là, coup de théâtre, Froome passe à l'offensive et place un démarrage fulgurant. Contador ne bouge pas d'un iota. Malgré cette attaque, Froome est rattrapé et coupe son effort. Première passe d'armes entre leaders sur le Tour.
Sur le front de mer, à 5 km de la ligne blanche, cinq coureurs s'échappent et contestent le règne des sprinteurs : Jakob Fuglsang (Astana), Sylvain Chavanel (Omega Pharma-Quick Step), Manuele Mori (Lampre), Gorka Izagirre (Euskaltel-Euskadi), Jan Bakelants (RadioShack) et Juan Antonio Flecha (Vacansoleil). Ils ne réfléchissent pas et collaborent à fond, surtout Chavanel. S'ils se regardent, c'est fini. Derrière eux, Peter Sagan sonne la charge et lâche ses chiens de garde. Lui, il a faim d'étapes. Mais c'est déjà trop tard, le Belge de la Radioshack, Jan Bakelants se donne corps et âme et parvient à conserver quelques mètres d'avance sur la ligne d'arrivée. Il n'y croit pas. Sagan non plus.
Par Théophile Leroy
Marc Madiot, lui, n'a pas attendu ces plates protestations pour monter au créneau et envoyer un scud au président du jury des commissaires, Tortajada Villarroya : « Quand nous, les équipes, on commet des fautes, on nous met des prunes. Quand les coureurs se mettent des coups de casque, on les fout dehors. Que le président du jury en tire les conséquences. Cet Espagnol n'a qu'à rentrer chez lui ». Premier jour, première polémique...
Mais la course continue et « l'Espagnol » est toujours là. Tony Martin aussi. Victime d'une lourde chute, sa présence ce matin était compromise. La locomotive allemande de l'Omega Pharma va tenter de franchir les montagnes corses pour aider son écurie lors du contre-la-montre par équipe à Nice. Mais Tony va souffrir sur l'asphalte enflammée des routes du sud...
Dès le km 0, les attaques fusent. Un quatuor de fuyards parvient à larguer un peloton lancinant. David Veilleux (Europcar), Blel Kadri (AG2R-La Mondiale), Ruben Perez (Euskaltel-Euskadi) et Lars Boom (Belkin) jouent les éclaireurs au cur du territoire corse. L'échappée matinale travaille avec efficacité mais n'arrivent pas à creuser un écart significatif.
Dans le col de la Serra, les coureurs s'éparpillent. Le maillot jaune, Kittel, craque dès que la pente prend du pourcentage. En fait, tous les maillots distinctifs lâchent l'affaire. Et pour cause, la FDJ passe la seconde et durcit le rythme ; stratégie qui vise à dégraisser le peloton et à asseoir l'autorité de Thibaut Pinot. Cette accélération met un terme à la tentative de Thomas Voeckler, parti en chasse-patate quelques hectomètres plus tôt. Devant, Blel Kadri fausse compagnie à ses compagnons d'échappée et continue seul son périple.
Au sein de la meute, Pierre Rolland part comme une fusée à 70 km de l'arrivée, à la Andy Schleck dans l'Izoard. Les pulsations imprimées par la tête du peloton ne lui conviennent plus. Il se met en danseuse à un kilomètre du sommet du col de Vizzavona et dépose le combatif du jour, Blel Kadri. Mais la Cannondale sonne la fin de la récré et se déploie en file indienne pour revenir sur les fuyards. Les visages se crispent, les coups de pédale se font plus incisifs, la tension monte. Ça sent l'arrivée. Et Pierre Rolland l'a bien compris, il préfère se relever plutôt que d'insister. N'est pas Schleck qui veut.
Désormais, plus aucun coureur ne se tient entre le peloton et la ligne d'arrivée. Macej Bodnar, lieutenant de Peter Sagan, avale les kilomètres en tête de meute à une vitesse impressionnante. Les écuries préparent le final de l'étape en remontant leur leader à l'avant. Tout le monde est là ; Froome, Porte, Evans, Cunego, Contador, Gilbert. Boasson-Hagen, Mollema, Valverde...
Dans le Monte Salario, les Skymen tentent de contrôler les velléités des puncheurs avec leur rouleur Vasil Kiryienka qui imprime le tempo. Flecha et Gautier essaient de s'extirper du groupe mais Richie Porte et la Sky parviennent à ravaler ces deux coureurs. Et là, coup de théâtre, Froome passe à l'offensive et place un démarrage fulgurant. Contador ne bouge pas d'un iota. Malgré cette attaque, Froome est rattrapé et coupe son effort. Première passe d'armes entre leaders sur le Tour.
Sur le front de mer, à 5 km de la ligne blanche, cinq coureurs s'échappent et contestent le règne des sprinteurs : Jakob Fuglsang (Astana), Sylvain Chavanel (Omega Pharma-Quick Step), Manuele Mori (Lampre), Gorka Izagirre (Euskaltel-Euskadi), Jan Bakelants (RadioShack) et Juan Antonio Flecha (Vacansoleil). Ils ne réfléchissent pas et collaborent à fond, surtout Chavanel. S'ils se regardent, c'est fini. Derrière eux, Peter Sagan sonne la charge et lâche ses chiens de garde. Lui, il a faim d'étapes. Mais c'est déjà trop tard, le Belge de la Radioshack, Jan Bakelants se donne corps et âme et parvient à conserver quelques mètres d'avance sur la ligne d'arrivée. Il n'y croit pas. Sagan non plus.
Par Théophile Leroy