Etape qu'on pourrait qualifier de casse-pipe entre Orchies et Boulogne sur Mer. Du plat, du plat, du vent de côté et une rafale de côtes dans les quarante derniers kilomètres. Pour du puncheur, du rouleur en forme, de l'échappée, du Sagan ou pour du Moncoutié, on ne sait jamais. Dans le barnum du village-départ, c'est le Tour qu'on aime qui se réunit autour de Laurent Luyat. Entre dégustations de maroilles à la bière, de sauce chicorée, Yvette Horner, chemise à jabot et nud papillon, Danny Brillant, chemise forcément ouverte, et l'immense Baptiste Giabiconi, forment une belle brochette de la chanson française, en playback.
Dans le peloton, on n'a pas le temps d'apprécier. Dès le kilomètre 4, cinq fuyards montent sur les pédales pour former l'échappée du jour : l'Ukrainien Grivko, l'Espagnol Perez Moreno, les deux Français Bernaudeau et Minard, et l'inévitable Danois Morkov, avec son maillot à pois. L'attaquant de ce début de Tour a décidé de prendre un peu d'avance, histoire d'attraper quelques points sur les petites montagnes de fin d'étape. Le quintet de tête est tenu à distance par le peloton jusqu'aux 100 derniers kilomètres, qui ne laisse guère plus de 5 minutes d'avance aux échappées. A l'arrière, le Slovène et leader chez Astana, Brajkovic, se mange autour d'un îlot directionnel. Le jersey de l'épaule gauche est bien entamé, mais le leader est attendu par le patron Vinokourov.
L'écart commence à descendre régulièrement sous les 5 minutes à mesure que la course approche des difficultés de l'étape. Les maillots de l'équipe Liquigas se mêlent à la Radioshack en tête de meute pour chasser, histoire d'annoncer que Peter Sagan allait bien se montrer. La Sky investit la deuxième ligne, à l'affût pour un Cavendish intéressé par un sprint intermédiaire. L'explication est délicieuse. Le Cav se fait enfermer par les Vacansoleil mais réussit à se faufiler, à coincer Sagan, et à mettre une boîte à tout le monde, tout en faisant la leçon à son dauphin, qu'il défie du regard sur les derniers mètres. Brice Feillu de la Saur-Sojasun, en queue de peloton, n'a quant à lui plus de regard, tout pâle, à lutter sur sa selle contre une gastro, en plein vent, à souffrir dans la moindre côte. Pas très loin de Thomas Voeckler d'ailleurs, pas impérial sur la première côte.
Ça crève dans tous les sens et ça tombe souvent. Sioutsou est le premier de l'édition à rester sur le carreau. Abandon. Il sera suivi par Rojas qui perd une épaule alors qu'il a vu un Katusha voler dans les barbelés. A l'avant du peloton, ça file droit, Valverde a mis ses hommes à rouler alors que chez les fuyards, Grivko écrème le groupe. Le petit Bernaudeau gicle illico. Le peloton se morcèle mais le paquet de tête grignote le groupe échappé. Sylvain Chavanel essaie de « sortir en costaud » dans les trois derniers kilomètres. Sans succès. Le peloton de tête se morcèle une dernière fois avec une ultime chute, juste après la flamme rouge. Peter Sagan, le maillot vert, échappe à toutes ces péripéties pour prendre la tête dans le dernier virage et couper seul, sans rival, la ligne d'arrivée. D'une grande facilité pour la première star de ce Tour 2012. Pendant ce temps-là, Voeckler se galère, pris dans une cassure, et rallie l'arrivée avec 7 minutes de retard.
Par Ronan Boscher
Dans le peloton, on n'a pas le temps d'apprécier. Dès le kilomètre 4, cinq fuyards montent sur les pédales pour former l'échappée du jour : l'Ukrainien Grivko, l'Espagnol Perez Moreno, les deux Français Bernaudeau et Minard, et l'inévitable Danois Morkov, avec son maillot à pois. L'attaquant de ce début de Tour a décidé de prendre un peu d'avance, histoire d'attraper quelques points sur les petites montagnes de fin d'étape. Le quintet de tête est tenu à distance par le peloton jusqu'aux 100 derniers kilomètres, qui ne laisse guère plus de 5 minutes d'avance aux échappées. A l'arrière, le Slovène et leader chez Astana, Brajkovic, se mange autour d'un îlot directionnel. Le jersey de l'épaule gauche est bien entamé, mais le leader est attendu par le patron Vinokourov.
L'écart commence à descendre régulièrement sous les 5 minutes à mesure que la course approche des difficultés de l'étape. Les maillots de l'équipe Liquigas se mêlent à la Radioshack en tête de meute pour chasser, histoire d'annoncer que Peter Sagan allait bien se montrer. La Sky investit la deuxième ligne, à l'affût pour un Cavendish intéressé par un sprint intermédiaire. L'explication est délicieuse. Le Cav se fait enfermer par les Vacansoleil mais réussit à se faufiler, à coincer Sagan, et à mettre une boîte à tout le monde, tout en faisant la leçon à son dauphin, qu'il défie du regard sur les derniers mètres. Brice Feillu de la Saur-Sojasun, en queue de peloton, n'a quant à lui plus de regard, tout pâle, à lutter sur sa selle contre une gastro, en plein vent, à souffrir dans la moindre côte. Pas très loin de Thomas Voeckler d'ailleurs, pas impérial sur la première côte.
Ça crève dans tous les sens et ça tombe souvent. Sioutsou est le premier de l'édition à rester sur le carreau. Abandon. Il sera suivi par Rojas qui perd une épaule alors qu'il a vu un Katusha voler dans les barbelés. A l'avant du peloton, ça file droit, Valverde a mis ses hommes à rouler alors que chez les fuyards, Grivko écrème le groupe. Le petit Bernaudeau gicle illico. Le peloton se morcèle mais le paquet de tête grignote le groupe échappé. Sylvain Chavanel essaie de « sortir en costaud » dans les trois derniers kilomètres. Sans succès. Le peloton de tête se morcèle une dernière fois avec une ultime chute, juste après la flamme rouge. Peter Sagan, le maillot vert, échappe à toutes ces péripéties pour prendre la tête dans le dernier virage et couper seul, sans rival, la ligne d'arrivée. D'une grande facilité pour la première star de ce Tour 2012. Pendant ce temps-là, Voeckler se galère, pris dans une cassure, et rallie l'arrivée avec 7 minutes de retard.
Par Ronan Boscher