Sagan se révèle au grand public
Les fans de cyclisme le connaissaient déjà, les joueurs de Pro Cycling Manager aussi. Le grand public en revanche, pas forcément. Révélé sur le circuit professionnel en 2010 sur les routes du Paris-Nice, Peter Sagan progresse à la vitesse grand V. Vainqueur de trois étapes lors de la Vuelta en 2011, le coureur slovaque récidive sur le Tour de France 2012. Mieux encore, il glane le maillot vert et ce pour sa première Grande Boucle. Certainement moins rapide que Cavendish voire Greipel, Sagan est capable de passer les petites bosses avec les meilleurs, contrairement à la grande majorité des sprinteurs du peloton. Une faculté qui lui permet de remporter la première et la troisième étape du Tour devant Fabian Cancellara ainsi que des puncheurs comme Boasson Hagen ou Gilbert. Le cycliste de la Liquigas remporte son seul sprint massif lors de la sixième étape à Metz, profitant notamment de la chute de Cavendish. Lors des deux dernières semaines, Rambo défendra corps et âme son maillot vert en bataillant dans les sprints intermédiaires et en s'échappant à plusieurs reprises, notamment lors de la quatorzième étape entre Limoux et Foix où il échouera à la deuxième place derrière Sanchez. A seulement 22 ans, Sagan semble bien parti pour accumuler les maillots de meilleur sprinteur. Mais ses facilités en moyenne montagne et sa rapidité de progression feront peut-être de lui un coureur à surveiller pour le général.
Victoire Sagan première étape :
La chute de Samuel Sanchez
C'est l'une des images de ce Tour de France 2012. Au kilomètre 60 de la huitième étape entre Belfort et Porrentruy (Suisse), Samuel Sanchez est pris dans une chute à l'instar d'Alejandro Valverde. Si l'Espagnol de la Movistar pourra repartir, ce n'est pas le cas de Sanchez. Après avoir perdu conscience plusieurs secondes, le grimpeur de 34 ans est soigné par l'équipe médicale du Tour. En pleurs, le coureur d'Euskatel-Euskadi est évacué. Sixième du Tour de France en 2008, troisième en 2010 (après le déclassement de Contador, ndlr) et cinquième en 2011, Sanchez faisait partie des prétendants au podium final. On apprendra quelques jours plus tard qu'il souffre d'une fracture du troisième métacarpe de la main droite et d'une fracture non déplacée de l'omoplate gauche. Des blessures qui l'obligent à déclarer forfait pour les Jeux Olympiques de Londres, lui le champion olympique en titre. Un coup dur de plus pour le cyclisme espagnol qui devra déjà faire sans Oscar Freire.
Thibaut Pinot, un nouvel espoir
Cela fait un paquet d'années maintenant que la France attend son champion ; celui qui s'adjugera enfin la Grande Boucle. Après les Hinault et Fignon, des winners tricolores capables de gagner des courses à étapes, il n'y en pas des masses. Alors quand on voit la confirmation Pierre Rolland, huitième au général, remporter l'étape reine alpine et surtout Thibaut Pinot signer son premier succès à Porrentruy et un top 10 à seulement 22 ans, on a des raisons d'espérer. Le jovial grimpeur de la FDJ ne devait même pas faire partie des neuf retenus et il a éclaboussé le Tour de son panache. Le poulain de Marc Madiot était le seul à suivre les inséparables de la Sky dans la dernière étape de montagne, après trois semaines de course dans les pattes. Le jeune coureur a fait une entrée fracassante par la grande porte. Désormais, les critériums vont se l'arracher. C'est peut-être lui, l'avenir du Tour.
Di Grégorio et Schleck empoisonnent le Tour
Tous les ans, le Tour de France a droit à son affaire de dopage. En 2011, le contrôle positif d'Alexandr Kolobnev à un diurétique n'avait pas fait grand bruit. Cette fois, les affaires Rémy Di Grégorio et Fränk Schleck ne sont pas passées inaperçues. Pour le moment, il ne s'agit que d'accusations et les deux coureurs, comme souvent dans un premier temps, nient les faits. Mais un kit d'injection de glucose a été retrouvé dans les affaires de Di Grégorio. Le coureur de la Cofidis doit également faire face au témoignage d'un naturopathe qui a reconnu avoir pratiqué des injections d'ozone sur l'ancien cycliste d'Astana. Schleck quant à lui a carrément porté plainte contre X pour empoisonnement après avoir été contrôlé positif à un diurétique. La contre-expertise de l'échantillon B vient de confirmer la présence d'un produit interdit dans le sang du Luxembourgeois qui continue de clamer son innocence. « Pour le moment, nous analysons minute par minute tout ce que j'ai pu faire, manger ou boire les jours précédents ainsi que le jour-même du contrôle du 14 juillet 2012 » a indiqué le coureur de la RadioShack dans un communiqué. Souhaitons-lui bonne chance.
Froome le « maladroit »
Dans la montée vers la Toussuire, Christopher Froome, en bon lieutenant, remorque un Wiggins aux abois. Le maillot Jaune est loin d'être aérien dans les Alpes, et s'accroche tant bien que mal à la roue de son « domestique ». Mais Froomdog est pressé. Au moment où le tandem de la Sky revient sur les prétendants, le natif de Nairobi, léger, décolle et trace sa route sans même se retourner. Il met une bonne trentaine de mètres dans les dents de son champion, en décrochage. Panique dans la voiture de la Sky. Une main sur le guidon, l'autre sur l'oreillette, Froome, facile, tchatche avec Sean Yates, son directeur sportif, qui le recadre fermement. Pendant une poignée de secondes excitantes, on a cru à une prise de pouvoir, un coup d'état, de la part du « White Kenyan » avant que celui-ci se gare pour épauler Bradley. « Je leur avais demandé de rester ensemble, Froome ne m'a pas écouté, il a été maladroit, il a manqué un peu de tact. C'est un peu décevant», confie Yates à l'arrivée sur les Champs dimanche. Ambiance tendue.
Le Tour dans les clous, Evans dans les choux
Durant la quatorzième étape connectant Limoux à Foix, dans le Mur de Peguere, une trentaine de coureurs subit une crevaison et des clous de tapissier sont retrouvés sur la chaussée. Mais alors que plusieurs coureurs sont distancés à cause de cet incident, le peloton, sous l'impulsion de Wiggins, décide d'attendre les malchanceux. C'est ce moment que choisira Pierre Rolland pour placer une attaque dans le but de grappiller quelques secondes au général. Malin, le leader d'Europcar est cependant rattrapé par le troupeau et se fait conspuer par la Sky. Et oui, des règles tacites de fair-play font la loi entre les écuries. Le meilleur jeune 2011 se justifiera une fois la ligne franchie : « J'ai attaqué en début de descente dès que j'ai pu passer et c'est après, quand j'ai été repris par le peloton, on m'a dit: "Pourquoi t'as fait ça ?". J'ai dit que je ne savais pas. Je pense être un coureur qui respecte le peloton et ses codes, et avoir assez de classe pour ne pas attaquer sur crevaison et gratter du temps lâchement. » Pour les clous, les managers sont unanimes, c'est un acte « criminel » dixit John Lelangue, DS de la BMC. De plus, son poulain, Cadel Evans, pas verni, crève à trois reprises à cause de ces farceurs, et est obligé d'attendre de longues secondes un vélo sous l'arche du sommet de Peguere. A.S.O. dépose une plainte contre X. Les gendarmes s'emparent de l'affaire et l'histoire fait la une des médias.
Gilbert, chienne de vie
Magistral en 2011, Philippe Gilbert vit une année 2012 difficile. Auteur d'un seul podium depuis le début de la saison (troisième de la Flèche Wallonne), le Belge de 30 ans a traversé le Tour de France comme un fantôme. Un fantôme, c'est ce qu'il aurait fallu qu'il soit pour ne pas être percuté par un chien traversant la chaussée au kilomètre 125 de l'étape 18 qui se disputait entre Blagnac et Brive-la-Gaillarde. Au final rien de cassé, que ce soit pour le terre-neuve ou pour les quelques cyclistes tombés sur le goudron, mais une belle frayeur pour Gilbert qui a craint une fracture du poignet. Le coureur de la BMC était d'ailleurs à deux doigts de s'en prendre physiquement aux propriétaires du chien. « J'étais très fâché contre les propriétaires du chien, je les aurais frappés, mais John Lelangue m'a calmé » a expliqué le spécialiste des classiques à l'issue de la course.
Nibali petit requin
Dans la dernière étape pyrénéenne, Vincenzo Nibali, troisième au général, fait le trou avec le peloton du maillot jaune dans la descente du col de Mente et rejoint le groupe de fuyards. Mais sa présence est jugée trop dangereuse pour l'échappée. Valverde, ambitieux, lui fait entendre raison. Beau joueur, le requin lâche la proie Valverde : l'Italien se couche face à l'Espagnol. Il aurait pu peut-être s'affirmer, organiser l'échappée, promettre des récompenses aux coureurs surtout qu'il y avait de sacrés grimpeurs dans ce groupe, capables de harponner le Requin de Messine et de le tracter jusqu'à la ligne d'arrivée. Au lieu de ça, il serre la main de Valverde, se relève pour attendre le retour de Wiggins et a ainsi grillé sa dernière cartouche. À 100km de la ligne d'arrivée, la réaction est compréhensible mais dans une Grande Boucle en manque de passe d'armes, on aurait souhaité un peu plus d'agressivité durant cette course paresseuse.
L'équipe Sky : les chevaliers du ciel
Pendant trois semaines, les hommes en noir de l'écurie britannique ont asphyxié la course façon US Postal des grandes années. Une équipe construite dans un seul but ; ramener le dossard jaune sur les champs. Wiggins désigné leader, a pu bénéficier d'une armada de coureurs prêts à se sacrifier pour leur chef et à mettre leurs ambitions de côté. La mainmise de la Sky fut si étouffante qu'il fallait parfois obtenir le feu vert de Boasson-Hagen ou d'Eisel pour pouvoir sortir du peloton. Malgré l'abandon du bon rouleur, Konstantin Siutsou en début de première semaine, les Skymen Wiggins, Froome, Cavendish, Rogers, Boasson-Hagen, Eisel, Knees et Porte ont marqué le Tour de leurs roues.
Cavendish fait taire ses détracteurs
Le Cav' outragé, le Cav' brisé, le Cav' martyrisé, mais le Cav' libéré ! Très critiqué à l'issue des deux premières semaines du Tour, Cavendish a répondu en champion. Vainqueur à Tournai lors de la deuxième étape, le sprinteur britannique a ensuite été battu à plusieurs reprises par Andre Greipel, Peter Sagan ou encore Matthew Goss. Peut-être un peu moins fort qu'en 2011, le natif de l'île de Man a surtout dû composer avec une équipe organisée autour de son leader Bradley Wiggins. Très entouré dans la Team HTC, il était beaucoup plus isolé chez Sky, seuls Bernhard Eisel et Edvald Boasson Hagen l'emmenant au sprint. Mais une fois le maillot jaune assuré, Cavendish a enfin pu compter sur toute son équipe. Vendredi 20 juillet à Brive, c'est Wiggins lui-même qui emmène le sprint. Cavendish démarre à 250 mètres de la ligne, laisse sur place Nicolas Roche et Luis Leon Sanchez et met un bus à Goss et Sagan. Une démonstration qu'il rééditera deux jours plus tard sur les Champs-Elysées, une nouvelle fois devant Sagan et Goss. Le Cav' s'impose ainsi pour la quatrième fois consécutive sur la "plus belle avenue du Monde" et confirme son statut de meilleur sprinteur du monde.
Victoire Cavendish sur les Champs :
Par Quentin Moynet & Théophile Leroy
Les fans de cyclisme le connaissaient déjà, les joueurs de Pro Cycling Manager aussi. Le grand public en revanche, pas forcément. Révélé sur le circuit professionnel en 2010 sur les routes du Paris-Nice, Peter Sagan progresse à la vitesse grand V. Vainqueur de trois étapes lors de la Vuelta en 2011, le coureur slovaque récidive sur le Tour de France 2012. Mieux encore, il glane le maillot vert et ce pour sa première Grande Boucle. Certainement moins rapide que Cavendish voire Greipel, Sagan est capable de passer les petites bosses avec les meilleurs, contrairement à la grande majorité des sprinteurs du peloton. Une faculté qui lui permet de remporter la première et la troisième étape du Tour devant Fabian Cancellara ainsi que des puncheurs comme Boasson Hagen ou Gilbert. Le cycliste de la Liquigas remporte son seul sprint massif lors de la sixième étape à Metz, profitant notamment de la chute de Cavendish. Lors des deux dernières semaines, Rambo défendra corps et âme son maillot vert en bataillant dans les sprints intermédiaires et en s'échappant à plusieurs reprises, notamment lors de la quatorzième étape entre Limoux et Foix où il échouera à la deuxième place derrière Sanchez. A seulement 22 ans, Sagan semble bien parti pour accumuler les maillots de meilleur sprinteur. Mais ses facilités en moyenne montagne et sa rapidité de progression feront peut-être de lui un coureur à surveiller pour le général.
Victoire Sagan première étape :
La chute de Samuel Sanchez
C'est l'une des images de ce Tour de France 2012. Au kilomètre 60 de la huitième étape entre Belfort et Porrentruy (Suisse), Samuel Sanchez est pris dans une chute à l'instar d'Alejandro Valverde. Si l'Espagnol de la Movistar pourra repartir, ce n'est pas le cas de Sanchez. Après avoir perdu conscience plusieurs secondes, le grimpeur de 34 ans est soigné par l'équipe médicale du Tour. En pleurs, le coureur d'Euskatel-Euskadi est évacué. Sixième du Tour de France en 2008, troisième en 2010 (après le déclassement de Contador, ndlr) et cinquième en 2011, Sanchez faisait partie des prétendants au podium final. On apprendra quelques jours plus tard qu'il souffre d'une fracture du troisième métacarpe de la main droite et d'une fracture non déplacée de l'omoplate gauche. Des blessures qui l'obligent à déclarer forfait pour les Jeux Olympiques de Londres, lui le champion olympique en titre. Un coup dur de plus pour le cyclisme espagnol qui devra déjà faire sans Oscar Freire.
Thibaut Pinot, un nouvel espoir
Cela fait un paquet d'années maintenant que la France attend son champion ; celui qui s'adjugera enfin la Grande Boucle. Après les Hinault et Fignon, des winners tricolores capables de gagner des courses à étapes, il n'y en pas des masses. Alors quand on voit la confirmation Pierre Rolland, huitième au général, remporter l'étape reine alpine et surtout Thibaut Pinot signer son premier succès à Porrentruy et un top 10 à seulement 22 ans, on a des raisons d'espérer. Le jovial grimpeur de la FDJ ne devait même pas faire partie des neuf retenus et il a éclaboussé le Tour de son panache. Le poulain de Marc Madiot était le seul à suivre les inséparables de la Sky dans la dernière étape de montagne, après trois semaines de course dans les pattes. Le jeune coureur a fait une entrée fracassante par la grande porte. Désormais, les critériums vont se l'arracher. C'est peut-être lui, l'avenir du Tour.
Di Grégorio et Schleck empoisonnent le Tour
Tous les ans, le Tour de France a droit à son affaire de dopage. En 2011, le contrôle positif d'Alexandr Kolobnev à un diurétique n'avait pas fait grand bruit. Cette fois, les affaires Rémy Di Grégorio et Fränk Schleck ne sont pas passées inaperçues. Pour le moment, il ne s'agit que d'accusations et les deux coureurs, comme souvent dans un premier temps, nient les faits. Mais un kit d'injection de glucose a été retrouvé dans les affaires de Di Grégorio. Le coureur de la Cofidis doit également faire face au témoignage d'un naturopathe qui a reconnu avoir pratiqué des injections d'ozone sur l'ancien cycliste d'Astana. Schleck quant à lui a carrément porté plainte contre X pour empoisonnement après avoir été contrôlé positif à un diurétique. La contre-expertise de l'échantillon B vient de confirmer la présence d'un produit interdit dans le sang du Luxembourgeois qui continue de clamer son innocence. « Pour le moment, nous analysons minute par minute tout ce que j'ai pu faire, manger ou boire les jours précédents ainsi que le jour-même du contrôle du 14 juillet 2012 » a indiqué le coureur de la RadioShack dans un communiqué. Souhaitons-lui bonne chance.
Froome le « maladroit »
Dans la montée vers la Toussuire, Christopher Froome, en bon lieutenant, remorque un Wiggins aux abois. Le maillot Jaune est loin d'être aérien dans les Alpes, et s'accroche tant bien que mal à la roue de son « domestique ». Mais Froomdog est pressé. Au moment où le tandem de la Sky revient sur les prétendants, le natif de Nairobi, léger, décolle et trace sa route sans même se retourner. Il met une bonne trentaine de mètres dans les dents de son champion, en décrochage. Panique dans la voiture de la Sky. Une main sur le guidon, l'autre sur l'oreillette, Froome, facile, tchatche avec Sean Yates, son directeur sportif, qui le recadre fermement. Pendant une poignée de secondes excitantes, on a cru à une prise de pouvoir, un coup d'état, de la part du « White Kenyan » avant que celui-ci se gare pour épauler Bradley. « Je leur avais demandé de rester ensemble, Froome ne m'a pas écouté, il a été maladroit, il a manqué un peu de tact. C'est un peu décevant», confie Yates à l'arrivée sur les Champs dimanche. Ambiance tendue.
Le Tour dans les clous, Evans dans les choux
Durant la quatorzième étape connectant Limoux à Foix, dans le Mur de Peguere, une trentaine de coureurs subit une crevaison et des clous de tapissier sont retrouvés sur la chaussée. Mais alors que plusieurs coureurs sont distancés à cause de cet incident, le peloton, sous l'impulsion de Wiggins, décide d'attendre les malchanceux. C'est ce moment que choisira Pierre Rolland pour placer une attaque dans le but de grappiller quelques secondes au général. Malin, le leader d'Europcar est cependant rattrapé par le troupeau et se fait conspuer par la Sky. Et oui, des règles tacites de fair-play font la loi entre les écuries. Le meilleur jeune 2011 se justifiera une fois la ligne franchie : « J'ai attaqué en début de descente dès que j'ai pu passer et c'est après, quand j'ai été repris par le peloton, on m'a dit: "Pourquoi t'as fait ça ?". J'ai dit que je ne savais pas. Je pense être un coureur qui respecte le peloton et ses codes, et avoir assez de classe pour ne pas attaquer sur crevaison et gratter du temps lâchement. » Pour les clous, les managers sont unanimes, c'est un acte « criminel » dixit John Lelangue, DS de la BMC. De plus, son poulain, Cadel Evans, pas verni, crève à trois reprises à cause de ces farceurs, et est obligé d'attendre de longues secondes un vélo sous l'arche du sommet de Peguere. A.S.O. dépose une plainte contre X. Les gendarmes s'emparent de l'affaire et l'histoire fait la une des médias.
Gilbert, chienne de vie
Magistral en 2011, Philippe Gilbert vit une année 2012 difficile. Auteur d'un seul podium depuis le début de la saison (troisième de la Flèche Wallonne), le Belge de 30 ans a traversé le Tour de France comme un fantôme. Un fantôme, c'est ce qu'il aurait fallu qu'il soit pour ne pas être percuté par un chien traversant la chaussée au kilomètre 125 de l'étape 18 qui se disputait entre Blagnac et Brive-la-Gaillarde. Au final rien de cassé, que ce soit pour le terre-neuve ou pour les quelques cyclistes tombés sur le goudron, mais une belle frayeur pour Gilbert qui a craint une fracture du poignet. Le coureur de la BMC était d'ailleurs à deux doigts de s'en prendre physiquement aux propriétaires du chien. « J'étais très fâché contre les propriétaires du chien, je les aurais frappés, mais John Lelangue m'a calmé » a expliqué le spécialiste des classiques à l'issue de la course.
Nibali petit requin
Dans la dernière étape pyrénéenne, Vincenzo Nibali, troisième au général, fait le trou avec le peloton du maillot jaune dans la descente du col de Mente et rejoint le groupe de fuyards. Mais sa présence est jugée trop dangereuse pour l'échappée. Valverde, ambitieux, lui fait entendre raison. Beau joueur, le requin lâche la proie Valverde : l'Italien se couche face à l'Espagnol. Il aurait pu peut-être s'affirmer, organiser l'échappée, promettre des récompenses aux coureurs surtout qu'il y avait de sacrés grimpeurs dans ce groupe, capables de harponner le Requin de Messine et de le tracter jusqu'à la ligne d'arrivée. Au lieu de ça, il serre la main de Valverde, se relève pour attendre le retour de Wiggins et a ainsi grillé sa dernière cartouche. À 100km de la ligne d'arrivée, la réaction est compréhensible mais dans une Grande Boucle en manque de passe d'armes, on aurait souhaité un peu plus d'agressivité durant cette course paresseuse.
L'équipe Sky : les chevaliers du ciel
Pendant trois semaines, les hommes en noir de l'écurie britannique ont asphyxié la course façon US Postal des grandes années. Une équipe construite dans un seul but ; ramener le dossard jaune sur les champs. Wiggins désigné leader, a pu bénéficier d'une armada de coureurs prêts à se sacrifier pour leur chef et à mettre leurs ambitions de côté. La mainmise de la Sky fut si étouffante qu'il fallait parfois obtenir le feu vert de Boasson-Hagen ou d'Eisel pour pouvoir sortir du peloton. Malgré l'abandon du bon rouleur, Konstantin Siutsou en début de première semaine, les Skymen Wiggins, Froome, Cavendish, Rogers, Boasson-Hagen, Eisel, Knees et Porte ont marqué le Tour de leurs roues.
Cavendish fait taire ses détracteurs
Le Cav' outragé, le Cav' brisé, le Cav' martyrisé, mais le Cav' libéré ! Très critiqué à l'issue des deux premières semaines du Tour, Cavendish a répondu en champion. Vainqueur à Tournai lors de la deuxième étape, le sprinteur britannique a ensuite été battu à plusieurs reprises par Andre Greipel, Peter Sagan ou encore Matthew Goss. Peut-être un peu moins fort qu'en 2011, le natif de l'île de Man a surtout dû composer avec une équipe organisée autour de son leader Bradley Wiggins. Très entouré dans la Team HTC, il était beaucoup plus isolé chez Sky, seuls Bernhard Eisel et Edvald Boasson Hagen l'emmenant au sprint. Mais une fois le maillot jaune assuré, Cavendish a enfin pu compter sur toute son équipe. Vendredi 20 juillet à Brive, c'est Wiggins lui-même qui emmène le sprint. Cavendish démarre à 250 mètres de la ligne, laisse sur place Nicolas Roche et Luis Leon Sanchez et met un bus à Goss et Sagan. Une démonstration qu'il rééditera deux jours plus tard sur les Champs-Elysées, une nouvelle fois devant Sagan et Goss. Le Cav' s'impose ainsi pour la quatrième fois consécutive sur la "plus belle avenue du Monde" et confirme son statut de meilleur sprinteur du monde.
Victoire Cavendish sur les Champs :
Victoire Cavendish à Brive :
Par Quentin Moynet & Théophile Leroy